Voici quelques explications sur un bracelet typiquement vintage qui équipait nombre de montres de plongée.
Le début des années 1960 voit apparaître un bracelet d'un genre nouveau, adapté à un sport d'un genre nouveau : la plongée sous marine.
En effet, la plongée requiert un bracelet ayant des caractéristiques particulières : une insensibilité à l'eau que les bracelets cuir n'ont pas.
Le bracelet Tropic est fabriqué en caoutchouc. Evidemment il s'agit de caoutchouc vulcanisé - pléonasme.
Comme les tuyaux d'un détendeur Mistral, le bracelet Tropic ne craint pas l'eau, il y est insensible : ses caractéristiques restent inchangées qu'il soit immergé ou non.
Ainsi ses dimensions ne changent pas, sa résistance mécanique demeure identique, il n'a pas d'odeur et ne prend pas l'humidité.
Par ailleurs, il ne connait pas l'obsolescence programmée : bien que très épais par rapport aux bracelets en caoutchouc modernes, il reste extrèmement souple grace à une très haute limite élastique (THLE), ce qui implique qu'il n'est pas cassant.
Swiss made, le bracelet Tropic fait donc honneur à la célèbre qualité suisse.
Habituellement, les montres de plongée ayant traversées les décennies ont toujours leur bracelet d'origine !
Le bracelet Tropic a évolué au fil des années, et la gamme s'est étoffée au fil du temps. On compte les modèles suivants :
Passons en revue les détails du bracelet Tropic Classic.
Esthétiquement, le bracelet Tropic Classic est reconnaissable immédiatement grace à :
Voici le bracelet Tropic modèle dit Tropic Classic, ici un des tout premiers modèles sortis, appelé MkI ou série 1, photographié en 22mm de large.
Les cases du gauffrage sur la face intérieure sont plus grandes et regroupent 5 trous.
Remarquez les inscriptions Tropic en relief sur l'envers du bracelet au niveau de l'entrecorne : Il s'agit bien d'un bracelet Tropic de première série, avec la première et dernière lettre du mot en majuscules : TropiC, tout comme le logo de la marque SoleX
Voici le Tropic Classic le plus courant. Par rapport au bracelet Tropic Classic mkI, il présente un gauffrage plus resserré et une typographie différente, avec une taille de lettres constantes.
Le bracelet Tropic Classic a existé dans une variante à anses courbes, afin d'épouser parfaitement les boites rondes.
Cette variante est beaucoup plus rare que celle à anses droites.
Quelques photos :
Le bracelet Tropic a évolué au fil des années, et avec l'arrivée des bracelets dits "rallye" à la fin des années 60, la marque Tropic a sorti une variante s'en inspirant : le Tropic SPORT.
Tout comme les bracelets en cuir de type "Rallye", le bracelet Tropic SPORT est ajouré par de gros trous qui ont pour but de donner un aspect plus sportif.
Le bracelet Tropic SPORT diffère très fortement du bracelet Tropîc Classic.
Outre ses gros trous, il est plus épais.
Le dessin de sa surface imite l'aspect d'un cuir grainé qui pourrait faire penser à de la peau de porc, si bien qu'un oeil non averti le prendra pour un bracelet cuir de type Rallye.
La taille - ou largeur à l'anse en milimètres - est inscite en relief sous l'anse, puis sont inscrites en plus gros les inscriptions TROPIC et SPORT, respectivement au dessus et en dessous du premier trou ajourant le bracelet.
Sa boucle ardillon existe en deux versions : une première plus basse, indiquant la mention ACIER gravée au dos, puis une seconde, de forme carrée, indiquant la mention Inox gravée au dos.
Encouragé par le succès des deux précédents modèles, la marque se diversifie avec le Tropic STAR, qui propose à sa clientèle une alternative entre le Tropic Classic et le Tropic SPORT. C'est ainsi qu'inspiré par les bracelets CORFAM - que l'on trouve par exemple d'origine sur la Heuer Monaco - le Tropic STAR se veut l'équivalent en caoutchouc.
Par rapport au Tropic SPORT, le Tropic STAR est beaucoup plus fin et plat, ce qui le rend encore plus souple que le Tropic SPORT.
Comme le Tropic SPORT, sa surface texturée imite le cuir pour laisser à penser au profane qu'il s'agit d'un bracelet style Racing ou CORFAM.
Le bracelet TROPIC STAR existe en plusieurs couleurs. A noter que le bleu du Tropic STAR est un bleu foncé alors que le bleu du bracelet Tropic SPORT est un bleu roi.
Avec son appellation futuriste, le bracelet Tropic 2000 est le dernier modèle sorti.
Quelques photos :
Le bracelet Tropic Classic existe uniquement en noir, mais les variantes Tropic SPORT et Tropic STAR existent en différentes couleurs :
On trouvait notamment le bracelet Tropic en première monte sur les montres de plongée suivantes :
Outre ces montres qui en étaient équipées d'origine, de nombreux plongeurs qui n'aimaient pas les bracelets acier équipaient leur montre de plongée d'un bracelet Tropic.
Typiquement, il n'était pas rare de voir un bracelet Tropic monté sur une Rolex Submariner ou une Omega Seamster 300.
Très vite, le bracelet Tropic est victime de son succès et des concurrents arrivent sur ce marché du bracelet caoutchouc.
On peut notamment citer :
Cocorico ! Le bracelet Alaska est le concurrent français du bracelet Tropic. On le retrouve notamment d'origine sur la Triton Spirotechnique.
Comme le bracelet Tropic, le bracelet Alaska a évolué au fil du temps et il existe dans plusieurs déclinaisons.
Ci-après un exemple de bracelet Alaska première série de couleur noir :
Puis un bracelet Alaska d'une série postérieure dénommée SPECIAL PLONGEE, de couleur verte :
Voici un concurrent suisse du bracelet Tropic, ici dans une version grise avec boucle double en plastique noir :
Comme le dit la brochure : synthèse parfait de la mode et du sport :)
La marque Seiko a fabriqué son propre bracelet caoutchouc. D'aspect similaire au bracelet Tropic Swiss, le bracelet Seiko a un dessin gauffré - ressemblant à l'Alaska - si bien que les fans de la marque l'appellent "waffle". C'est un bracelet qui équipait notamment un modèle qui a fait sa place au panthéon de l'histoire horlogère : la Seiko 6105.
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Il existe des modèles réédités en silicone - fabriqués en asie - mais ils ne valent pas le modèle original en caoutchouc :
Le silicone est une matière antidérapante, ce qui a la facheuse caractéristique de coller à la peau.
Le vrai bracelet Tropic en caoutchouc, lui, ne colle pas et par conséquent la transpiration ne s'accumule pas au même endroit.
Et comme il se déplace au poignet, le poignet est aéré et la peau respire.
De plus, d'un point de vue microscopique, le silicone a un aspect rugueux (il est mat), alors que le caoutchouc est lisse (il est brillant).
En conséquence de quoi, sur un bracelet silicone, la crasse s'accumule à l'échelle microscopique dans les rugosité de la surface et cause à la longue de mauvaises odeurs.
Le bracelet caoutchouc, lui, ne sentira jamais mauvais.
L'idéal est donc d'acheter un bracelet Tropic neuf d'époque, il durera au moins aussi longtemps que depuis sa fabrication, soit une 50aine d'années !
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