Un petit aperçu de la restauration effectuée avec passion pour redonner une nouvelle jeunesse à cette ancienne Rolex.
Cette Rolex a bien besoin d'un entretien complet. Le mouvement nécessite une révision, le boitier un polissage, l'étanchéité sera revue et le cadran retrouvera une nouvelle jeunesse.
Je commence par l'ouvrir. Je découvre le superbe mouvement Rolex 645. C'est un des tous premiers calibres automatiques de Rolex. Le module consacré au remontage automatique coiffe tout le mouvement dans son intégralité et cette surcouche occupe plus de place en hauteur, si bien que le fond de la montre est légèrement sphérique. Les tout premiers modèles était alors appelés bubble back, puis comme celle-ci, semi bubble back. La masse oscillante qui remonte le mouvement en pivotant sur 360° était encore sous brevet Rolex à l'époque. Rolex était alors la seule marque à proposer cette innovation, les autres marques utilisant des mouvements à Bumper moins efficaces qui ne faisaient que des mouvements de va et vient. Ces anciens mouvements ont beaucoup de charme : observez les instructions délicates à l'attention de l'horloger pour indiquer la vis de tirette avec la petite flèche. Quelle douce attention ! De même l'inscription 2 Ruby pour cette couche automatique fait aujourd'hui sourire tant la compétition au nombre de rubis est importante.
Je retire ensuite la couronne et sa tige de remontoir et je dépose le mouvement, puis les aiguilles et le cadran. Le mouvement se dévoile alors sous mes yeux :
J'enlève alors le pont de remontage automatique, qui est vissé en périphérie, ce qui témoigne de l'archaïsme de cette solution.
Je dépose ensuite la lunette et sa bague striée, typique de ces Oyster (alors que les Air King ont des bagues de lunette lisses).
Le mouvement est alors prêt à faire un tour (plusieurs dizaines de milliers en fait) dans la machine à laver, d'ou il va ressortir propre comme un sou neuf... quoi qu'il faut toujours tout inspecter à la loupe lors du démontage, nécessaire au huilage, qui va suivre ci après :
Je dépose alors le pont de balancier et son couple balancier spiral, suivi du pont d'ancre et de l'ancre.
Je dépose ensuite le pont de minuterie, et toute la minuterie, suivi du barillet et de son pont. La platine est alors complètement à nu !
La fonction trotteuse centrale n'ayant pas été prévue dès le début de la conception de ce mouvement, des roues ont été rajoutées au cours de la vie en série du mouvement. Il en résulte que le pont de minuterie est pris en sandwich entre les roues. Pour faire le huilage et accéder aux rubis, il va être nécessaire de déchasser ces roues :
Comme quoi, la machine à laver ne nettoie pas toujours parfaitement, il peut rester des traces :
Je repose alors la minuterie complète... et le barillet et son pont...
Puis, moment très délicat, le pont de minuterie. Il faut que tous les pivots soient en face, ca peut aller très vite comme durer très longtemps. Observez le contre pivot sur la roue d'échappement, témoignage d'une finition très soignée.
Je repose alors le rocher et sa cale... la encore la machine à laver a laissé quelques traces entre les dents. Observez les petites vis polies et leur chanfrein qui situent le calibre dans le haut de gamme.
Je repose alors l'ancre et son pont. Au préalable, j'ai huilé les dents de la roue d'échappement.
Je repose alors le balancier et son pont. La montre part de suite avec une très belle amplitude !
Je huile alors l'antichoc...
... et je repose les éléments assurant la fonction trotteuse au centre :
Retour coté cadran : je graisse le remontoir et je repose la chaussée et les roues :
En parallèle, j'ai repoli le boitier et le verre et le cadran a eu un petit coup de jeune.
J'applique la substance luminescente dans les creux triangulaires des index à 3, 6 et 9 heures, puis je pose les aiguilles :
J'ai posé le verre et je suis prêt à procéder à l'emboitage final.
Je pose un joint de couronne neuf, l'ancien était complètement sec.
De même, le fond aura un joint neuf :
Mouvement emboité. Ne reste plus qu'à poser la lunette à la presse !
C'est chose faite.
Je suis impatient, alors je lui passe rapidement un bracelet NATO pour l'essayer au poignet !
Et pour finir, quelques photos en studio avec le bracelet acier riveté Rolex :
La restauration de cette Rolex vous a plu ?
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