Un petit aperçu de la restauration effectuée avec passion pour redonner une nouvelle jeunesse à cette ancienne Rolex.
Cette Rolex a bien besoin d'une restauration complète. Le mouvement est très sale et présente des signes d'usure importants. Le boitier présente de nombreuses rayures et des traces de choc. La couronne vissée Rolex ainsi que le tube spécifique Rolex ont été remplacés par une couronne et un tube non adéquats. Le verre est rayé et n'est pas assez grand pour assurer une bonne étanchéité. Le cadran et les aiguilles ont été mal relumés dans une teinte verte non appropriée. Le bracelet Rolex est absent.
La voici telle qu'on me l'a amenée à l'atelier d'horlogerie, sans bracelet, aiguilles peintes à la truelle :
J'ouvre la boite et je dépose le mouvement, que je place sur le porte mouvement.
Je dépose le rotor, puis je retourne le mouvement et je dépose les aiguilles et le cadran.
Je retourne à nouveau le mouvement et je dépose la partie remontage automatique, qui laisse apercevoir le mouvement de base avec sa minuterie. Je dépose ensuite quelques pièces supplémentaires pour préparer le passage du mouvement à la machine à laver. Il en ressotira tout propre et étincellant.
Le mouvement ressort alors d'une série de plusieurs cycles à la machine à laver : il est entièrement propre mais cela n'nterdit pas de tout démonter, d'inspecter et de refaire une passe de nettoyage manuel indispensable !
Je dépose alors le balancier et je nettoie les antichocs, puis je dépose le pont de minuterie et même tâche. Je dépose l'ensemble de la minuterie et voilà la platine qui commence à se mettre à nu :
Une petite vue d'ensemble du plan de travail à l'établi :
Je continue la dépose des pièces avec le pont de barillet et les rochers, puis je retourne le mouvement et je dépose l'ensemble des pièces constituant le remontoir.
La platine est alors complètement nue. Je l'inspecte avec attention et j'observe un rubis fendu !
Je le desserti et par chance, j'ai la référence dans mon stock : je chasse alors un rubis neuf.
Ceci fait, je reviens à mon nettoyage : j'ouvre le barillet contenant le ressort de la montre. C'est sale et le ressort est avachi, il devra être remplacé.
Je referme alors le couvercle du barillet et je le remets en place dans le mouvement. Je repose aussi toutes les roues de la minuterie, puis leur pont respectif. Je huile les pivots.
Je retourne alors le mouvement et je repose les pièces du remontoir. Je graisse. Je vérifie le bon fonctionnement.
Je retourne à nouveau le mouvement et je repose la roue de trotteuse indirecte, puis le rocher d'entrainement du barillet.
Me reste alors à reposer le balancier et son pont : sitôt en place, il se met à battre ! C'est toujours un grand moment de satisfaction.
Je repose alors la roue intermédiaire d'entrainement de seconde indirecte, puis je m'occupe ensuite du module de remontage automatique.
Après quelques essais, il s'avère qu'il fonctionne mal. Certaines pièces ont trop de jeu et j'identifie assez vite le responsable : un des pivots est ovalisé et a déjà été retapé (d'où les petites traces de martellement autour du trou).
Pour retrouver toute la précision et le guidage correct de la pièce, je vais alors percer puis poser un rubis.
C'est une opération délicate car il faut que le trou soit parfaitement concentrique par rapport au pivot d'origine.
Je perce alors et je chasse un rubis neuf :
Je pose alors la platine sur le pont principal de remontage automatique. Détail amusant, une gravure est présente sur le module et mentionne avec fierté la présence de 2 rubis ! Il y en a maintenant 3 !
Je repose ensuite la masse oscillante, puis le module sur le mouvement et je règle ensuite la précision du mouvement.
En parallèle, j'ai travaillé sur le boitier. J'ai oté le tube cylindrique non d'origine et je taraude pour poser dans un second temps un tube Rolex original vissé. Avant cela, je m'occupe du polissage et brossage du boitier (plus d'une heure et demie de travail).
Ceci fait, le boiter est à nouveau comme neuf, rutilant et brillant de mille feux.
Je pose alors le joint d'étanchéité dans le tube (étanchéité à la mise à l'heure).
Je m'occupe alors du cadran : j'enlève la vieille matière lumineuse et je relume les index. C'est une opération très délicate. Je fais de même pour les aiguilles.
Je repose ensuite le cadran sur le mouvement, puis les aiguilles.
J'installe une couronne Rolex d'origine sur la tige de remontoir. Je pose le joint d'étanchéité dans la couronne, puis j'emboite le mouvement, je pose un joint torique d'étanchéité pour le fond de boite et je revisse le couvercle.
Et pour finir, quelques photos en studio avec un bracelet acier Rolex d'époque, riveté :
La restauration de cette Rolex vous a plus ?
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