Un petit apercu de la restauration effectuée avec passion pour redonner une nouvelle jeunesse à ce garde temps.
C'est une montre en chantier pour laquelle je fais un reportage partiel uniquement orienté sur le travail de rhabillage. Tout d'abord, il faut savoir que cette montre particulière fait partie d'une série limitée de 2000 exemplaires réalisés pour commémorer les 125 ans de la marque Omega, d'où son appellation Speedmaster 125. Cette montre était particulièrement abimée et encrassée. Le bracelet spécifique au modèle était manquant.
Quelques images du chantier en cours, avec le boitier déposé mais pas encore tout à fait désossé :
Le boitier spécifique est en bien mauvais état, en particulier les anses soudées qui constituent un système d'accorche atypique du bracelet. Je n'ai pas de cliché avant son nettoyage aux ultrasons. La montre ayant appartenu à un maçon, le boitier était encrassé avec du ciment et du platre, très difficile à décoller. Comme dit précédemment, le bracelet manquait à l'appel. J'en ai retrouvé un d'époque dans son emballage d'origine :
Le mouvement a été révisé et ne fera pas l'objet de photos.
Les nouvelles anses ont été usinées dans de l'acier inox telles que sur les photos ci dessous :
Le boitier est composé de plusieurs pièces, et la dépose de ces pièces nécessite plusieurs outils spécifiques. La dépose de la bague du boitier nécessite un outil à 3 empreintes circulaires en demi lune. Pour procéder au démontage, j'ai tourné puis fraisé les mors d'une pince Jaxa, comme présenté ci-après :
Ensuite, il faut un autre outil spécifique Omega pour desserrer les tubes des poussoirs qui sont cannelés :
Ensuite, je dépose le tube central qui est monté très serré. Un mandrin à main traditionnel ne suffira pas, il faut le passer dans les mords du tour et mettre un axe du bon diamètre pour ne pas l'écraser, ici un forêt :
Une fois les poussoirs déposés, on peut désassembler le boitier avec plus de facilité. On obtient alors deux parties, le boitier extérieur et la bague dans laquelle vient se loger le mouvement. Entre ces deux pièces se trouve un joint spécifique. On remarque que ce joint s'est altéré au fil du temps, et mêlé à la crasse, on obtient une sorte de bouillie noire visqueuse.
Ensuite, après un nettoyage en règle aux ultrasons du boitier, on peut maintenant s'occuper des nouvelles anses en inox qui ont été brasées à l'argent, comme à l'origine. Voici quelques photos de la boite qui reprend forme, progressivement...
Maintenant que les anses sont soudées, on peut réaliser un montage à blanc pour vérifier que le bracelet se monte correctement et pose comme il faut :
C'est parfait, l'accostage est comme à l'origine : l'espacement entre le boitier et le premier maillon est conforme à l'espacement intermaillons du bracelet comme on peut le voir ci-après, où le bracelet pend librement :
Ensuite, j'attaque le polissage du boitier. Je commence par la bague intérieure que l'on voit affleurer sur le dessus de la montre. Cette bague circulaire biseautée a pris pas mal de coups, rayures et chocs. Je la passe au tour pour la rectifier :
Voilà enfin le boitier après plusieurs séances de polissage : tout d'abord le boitier externe, dont la face supérieure a été rectifiée, puis brossée de haut en bas...
... puis la bague interne, polie mirroir...
... le fond, qui avait pas mal de rayures profondes dues à des horlogers indélicats ayant tenté de l'ouvrir sans l'outil adéquat par le passé. La partie centrale a été polie mirroir et le biseau a reçu un brossage circulaire...
... et les deux parties, interne et externe, ensemble :
Suite à cela, je dépose la bague qui est montée en force. Pour cela, j'utilise une presse hydraulique. Le joint et la bague une fois déposés (la bague est écaillée et nécessitera un peu de cosmétique) :
Vient suite l'étape du remontage avec un joint spécifique neuf et un verre minéral neuf à graduation tachymétrique, spécifique au modèle :
J'ai repeint la bague noire à l'aérographe afin qu'elle retrouve sa jeunesse, la voici en compagnie de ses futurs voisins :
Je repose les tubes de poussoirs et le tube de couronne afin de centrer le verre correctement.
Enfin je pose le tout à la presse.
Suite à cela, je m'occupe des aiguilles qui sont abimées. Certaines sont écaillées à la base, et la substance luminescente est partie par endroits :
Je les décape et les repeinds à l'aérographe, puis je les relume de manière qu'elles soient luminescentes dans l'obscurité :
Je pose les aiguilles puis le brcelet...Une fois en place, voilà ce que ca donne :
... puis une fois en place, cela donne :
La restauration de cette Omega vous a plu ?
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