Un petit apercu de la restauration effectuée avec passion pour redonner une nouvelle jeunesse à cette Speedmaster.
C'est un modèle très intéressant, parmi les premiers construits par la marque Omega. Stylistiquement, cette Speedmaster est plus épurée que les modèles suivants. Son design est davantage daté, avec des détails stylistiques évoquant encore les années 50, telles les aiguilles toutes en courbes. Le boitier est à anses droites, et les petits poussoirs d'origine sont encore présents.
La voilà telle qu'arrivée à l'atelier, apportée par un client collectionneur de Speedmaster :
J'ouvre le fond de boite et je découvre le calibre chronographe Omega 321, protégé par un cache poussière :
Je désemboite le mouvement de la carure, puis j'ote le verre :
Le boitier est très abimé : des rayures profondes et des traces de chocs sont présentes un peu partout. Il reviendra intact, mais il faudra passer plusieurs heures de polissage pour retrouver un aspect neuf avec des arrêtes bien vives.
Je dépose les poussoirs, qu'il faudra aboslument conserver pour leur rareté (très souvent ces poussoirs ont été remplacés par des poussoirs plus gros lors de l'entretien au cours de la vie de la montre). Puis commençons la révision du mouvement Omega 321 équipant cette Speedmaster. Le mouvement est tout simplement magnifique.
Je dépose les aiguilles puis le cadran puis je commence à oter les premières pièces du chrono.
A ce stade de la restauration, voilà à quoi ressemble mon plan de travail, avec pas mal de pièces qui remplissent les petites cases de ma boite de rangement.
Je retourne le mouvement coté cadran et je commence à déposer les premières pièces.
Je poursuis la révision coté balancier.
Après quelques instants, je dépose le pont de minuterie, puis je dépose le barillet, je l'ouvre et je sors le ressort.
La platine de la montre est à nu. Le mouvement est maintenant intégralement démonté et les pièces nettoyées dans leurs moindres recoins..
Je nettoie le ressort, le barillet et son couvercle, puis je graisse là où il faut - ni trop ni trop peu - et je remonte l'ensemble :
Je repose la minuterie et je mets le pont en place, ensuite la roue d'échappement et son pont séparé. Je huile.
Je m'occupe alors du remontoir, que je graisse là où il faut.
Je reviens de l'autre coté et je repose la roue à colonnes, puis le reste des mobiles du chrono.
Je reviens coté cadran et j'installe les mobiles également.
Je poursuis et cela commence à prendre forme, la phase de réglage de toutes ces pièces va pouvoir commencer.
Je remplace un ressort sautoir qui était HS, on voit bien la différence de forme (le vieux est avachi, il a perdu toute force).
Je remplace également le poussoir interne par un neuf, obligatoire pour un fonctionnement correct.
Je m'occupe ensuite du boitier, et plus particulièrement des tubes, qu'il va falloir extraire délicatement, sans les détériorer. Habituellement, leur dépose est déstructive et on en met des neufs, mais ici le modèle est introuvable. Il va falloir faire preuve de force et de finesse...
Je démarre la phase de polissage du boitier. C'est un travail très long à respirer la poussière et se bruler les mains car le boitier devient très chaud. Le résultat est à la hauteur : brossage sur les cotés et sur le dessus des anses, avec le biseau poli mirroir, dont les contours sont nets avec des arrêtes bien vives, ceci malgré les traces de chocs qui étaient présentes initialement.
Je remets en place les poussoirs, puis je pose un verre neuf.
Je repose le cadran et les aiguilles relumées par mes soins avec une teinte la plus proche possible de celle du cadran, puis j'emboite le mouvement avec une couronne neuve de stock Omega pour Speedmaster CK2998, et je prépare un joint de fond neuf pour l'étanchéité :
Voilà ce que ca donne à ce stade : le chrono en train de fonctionner !
Ne me reste plus qu'à poser une lunette neuve. Ici une intéressante et rare lunette télémétrique, plus exotique que la lunette tachymétrique habituelle.
J'installe enfin un bracelet pour la traditionnelle séance photo en studio :
Et les photos finales :
Vous pouvez également retrouver la restauration de cette Omega Speedmaster sur mon site professionnel, atelier-horloger.fr