Un petit aperçu du travail effectué avec passion pour redonner une nouvelle jeunesse lors du travail de restauration de montre.
Il s'agit d'une très intéressante montre de bord. C'est une montre qui se trouvait sur la planche de bord d'un avion de la seconde guerre mondiale.
Son propriétaire le tient d'une vieille tante qui l'avait récupéré sur un avion écrasé en plein champ.
Elle est typique de cette période et son desing rappelle une marque de montre bien connue utilisant ce design d'instruments de bord anciens comme style à sa gamme de montres actuelle.
Voici quelques photos de l'état avant le démarrage du chantier :
Elle est assez mal en point... le boitier en bakélite est cassé en deux. Certainement lors du crash, ou bien lors de l'extraction de la plache de bord ? Dans tous les cas, il va y avoir un peu de travail.
Je dévisse les deux bouchons à l'arrière pour commencer :
Je dévisse alors les 2 vis qui tiennent le mouvement dans la boite. Elles ont visiblement fait fusible : elles sont toutes tordues, ce qui n'a pas facilité leur extraction !
Je dépose les aiguilles puis le cadran, qui est excessivement lourd (il est en laiton et il est très épais). Bonne surprise, le mouvement a l'air sain et bien conservé !
Voici la boite seule, en deux parties distinctes :
Je recolle alors les deux moitiés en bakélite, ici mises en presse à l'étau :
Voilà le mouvement coté fond. Le balancier ne bouge pas. Tout le mouvement est gommé. Il s'agit d'une fine couche de résidus graisseux solidifiés, qui sont déposés uniformément partout sur le mouvement qui qui bloque les pièces.
Je vais tout démonter, pièce par pièce et tout nettoyer manuellement car le mouvement est trop gros pour ma machine à laver. C'est parti :
Dépose du pont supérieur (pour la trotteuse contrale) et des roues correspondantes :
Dépose balancier spiral et de son pont, puis du pont d'ancre et de l'ancre.
A ce stade, remonter le ressort fait tourner toute la minuterie à grande vitesse même sur un mouvement gommé. Là, rien ne se passe. C'est mauvai signe.
Je retourne le mouvement et je dépose les renvois et la chaussée :
Puis le rocher de mise à l'heure (à l'emplacement spécifique pour l'écrou moleté de remontage en façade) :
Retour coté fond. Je dépose les rochers du remontoir :
Puis je dépose le pont de minuterie, qui englobe aussi le barillet et son ressort :
C'est là qu'est le problème évoqué tout à l'heure. Le couvercle du barillet est déboité. Le ressort est décroché et n'est plus en mesure d'exercer de force motrice. Je nettoie bien toutes ces pièces, qui sont assez encrassées.
Je nettoie alors toutes les pièces de la montre manuellement et à fond, à l'ancienne. Ca n'a pas la puissance de feu de la machine à laver mais le résultat est quand même bon.
Maintenant que les pièces sont toutes propres, j'attaque le remontage... pareil que le démontage, mais en ordre inverse. Je huile et je graisse au passage là où c'est nécessaire.
Je commence par remonter le barillet et de son ressort, préalablement graissés. Puis je dispose les roues de la minuterie :
Je repose alors le pont de minuterie, puis ses rochers :
Viennent alors la roue d'échappement, huilée comme il se doit une dent sur deux, et la roue de trotteuse centrale + son renvoi, puis le pont supérieur (pas facile de positionner toutes ces roues et de faire en sorte qu'elles retrouvent leur points de pivotement respectifs !) :
Ca commence à ressembler à quelque chose de sympa !
Je positionne alors l'ancre et son pont... puis le balancier spiral et son pont :
Le balancier part !
Retour coté cadran : je repositionne la chaussée puis les mobiles restants, et enfin le cadran vient coiffer le tout :
En parallèle, j'ai restauré le boitier de la montre. Après quelques heures de travail, on ne saurait plus discerner de fissure. J'ai bien fait mon travail.
J'emboite alors le mouvement après avoir posé les aiguilles et repositionné le remontoir.
Je pose ensuite le verre (par chance, je disposais dans mon stock d'un verre de cette taille - 528 !)
Et la voilà posée sur mes layettes d'horloger, en attendant de réaliser un support spécifique en inox bouchonné, tel que j'avais réalisé pour cette montre de bord d'Aéronef Lip, visible dans la rubrique restauration de montres.
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