Détaillons ici l'outillage nécessaire aux travaux d'horlogerie.
Faire de l'horlogerie suppose d'avoir de bons outils, mais aussi un bon support sur lequel travailler. En effet, impossible de démonter une montre sur un coin de table : il faut un plan de travail approprié offrant une position confortable et ergonomique. Par ailleurs, il est indispensable d'avoir des bords relevés : imaginez qu'un petit ressort saute - ou soit satellisé - et se retrouve par terre !
Partant du principe que les établis existants sur le marché ne sont pas toujours très adaptés et surtout très onéreux, j'ai décidé de réaliser mon propre bureau. Les plans sont réalisés en 3D sur ordinateur et les esquisses sont cotées ce qui donne :
Une fois les planches découpées et ajustées, on réalise l'assemblage et le résultat final avec des tourillons et on a ceci :
L'éclairage est confié à une lampe très connue parmi les amateurs de design puisqu'il s'agit d'une Lampe Solère qui assure l'éclairage du plan de travail. Pour la petite histoire, c'est une lampe concue par le designer français Ferdinand Solère et qui date des années 50.
C'est un banc de réglage entièrement électronique. Il est particulièrement adapté aux montres électromécaniques (Lip R148) avec son générateur basse tension qui permet d'alimenter la montre sans avoir besoin de pile et son mirroir qui permet de voir les deux faces du mouvement en même temps. Son utilisation pour les montres mécaniques est entièrement automatique - malheureusement. Il détecte la fréquence tout seul et calcule l'avance ou le retard automatiquement. Il offre également la possibilité de travailler sur les mouvements à diapason.
Elle est utile pour tester les montres de plongée. Elle est dotée d'une chambre d'immersion pressurisée. La pression est obtenue manuellement en pompant à l'aide du levier.
C'est le principe de la machine à laver le linge, mais ici appliqué aux pièces d'horlogerie.
Un moteur électrique entraine un arbre sur lequel on fixe des petits paniers que l'on peut remplir de pièces à nettoyer.
La machine possède une fonction séchage avec une resistance électrique qui chauffe au fond du réceptacle en phase d'essorage.
Les pièces sont immérgés dans deux bains différents : un bain de nettoyage et un bain de rinçage.
Les cylces de lavage se décomposent comme suit :
- lavage
- essorage/chauffage
- rincage
- essorage/chauffage
L'efficacité du lavage dépend exclusivement de la qualité des bains qui se détériorent très vite, même sans être utilisés. Un vieux bain laissera un aspect collant sur la surface des pièces, ce qui posera des problèmes du point de vue du contact entre les pièces, pour le spiral en particulier. Cette machine à laver est également dotée d'un berceau rotatif à pinces pour nettoyer de plus grosses pièces. Le berceau est doté d'un balourd qui génère des vibrations - de manière identique à une roue de voiture mal équilibrée - très utile pour décoller la crasse des mouvements.
Il est principalement utilisé pour les pièces d'habillage encrassées telles que boîtier, bracelet métallique, etc. Je ne l'utilise jamais pour les mouvements à l'exception des pièces rouillées. Le nettoyeur possède une resistance qui chauffe le bain et augmente son pouvoir nettoyant.
il s'agit simplement d'un moteur électrique de 1500 W équipé de différentes brosses. Typiquement, pour le décrassage - la première passe qui sert à enlever les rayures profondes et traces de chocs - on utilise une petite brosse en papier de verre lamellé. Ensuite vient une série de 3 brosses. Une en fibre pour l'ébauche, une intermédiaire en coton à disques cousus et la dernière en coton empilés sans couture pour la finition. Chaque brosse possède sa pate à polir adéquate.
c'est un tour Lorch, tout ce qu'il y a de plus classique. Il sert aux petites pièces mais n'est pas souvent utilisé dans la réparation car beaucoup de pièces sont encore disponibles. Je m'en sert davantage pour d'autres domaines que l'horlogerie.
Commençons la liste par le commencement, à savoir l'outil servant à oter les bracelets : il possède une empreinte différente à chaque extrémité.
Une empreinte cylindrique pour les anses à trous débouchants et une fourchette pour les anses à trous borgnes.
J'attire votre attention sur le fait qu'un professionnel changeant un bracelet avec autre chose que cet outil dédié ne fait pas du travail de qualité et a toutes les chances de rayer la montre.
Une fois le bracelet démonté, il faut souvent remplacer les pompes, ces barettes à ressorts qui servent d'axe de pivotement à chaque partie du bracelet. Pour stocker ces pompes, une boite adaptée est un plus agréable.
Continuons la liste avec les outils servant à l'ouverture de boîtiers : le couteau d'horloger, qui sert à ouvrir les boîtiers de montre à fond clipsé, puis l'outil à chiens réglables pour l'ouverture des boîtes à encoches.
Pour les boîtiers récalcitrants ou possédant d'autres systèmes d'ouverture, on utilisera une potence munie d'empreintes interchangeables de différentes formes. Avec cette potence, on peut réellement tout ouvrir.
Pour oter les verres de montre, la pince crabe est une première solution possible. En pratique, on ne l'utilise jamais car elle marque le verre avec chacune de ses pattes. Ainsi, on préfèrera ouvrir la montre et retirer le mouvement : on a alors tout le loisir de déposer le verre et d'en reposer un neuf à l'aide de la presse ROBUR qui ne laisse aucune trace. La presse ROBUR est accompagné de son ensemble de tasseaux pour les différents diamètres de lunette.
Après avoir vu le nécessaire pour ouvrir la montre et lui oter son verre, voici l'arrache aiguilles. Dans la pratique, je n'utilise pas cet outil pas assez précis car automatisé puisque les aiguilles sautent brusquement lorsqu'on presse les bras.
Je préfère utiliser les traditionnelles spatules - soit la méthode à l'ancienne - avec laquelle j'ai plus de liberté de mouvement pour doser finement l'effort exercé à la base des aiguilles.
On veillera à toujours utiliser un écran de protection autour des aiguilles pour protéger le cadran lors de cette intervention.
Pour remonter les aiguilles, l'accessoire suivant est utilisé. Il s'agit simplement d'un petit levier à embouts interchangeables pour les aiguilles de différentes tailles.
Voyons maintenant un autre accessoire indispensable, la brucelle. Personnellement, j'en ai de plusieurs types. Je préfère les brucelles en titane, beaucoup plus légères, donc moins fatiguantes.
Un autre accessoire indispensable pour chasser les moindres poussières est la souflette.
Cet accessoire peut être utilisée pour de nombreux autres usages que l'horlogerie : c'est un outil très appréciable en photographie pour chasser les poussières de l'objectif sans laisser de traces de doigts.
C'est aussi un objet très utile pour nettoyer l'intérieur d'un ordinateur par exemple !
Pour ne pas disperser ou perdre les pièces démontées, il faut les stocker à l'abri de la poussière. Ainsi arrive la cloche avec accessoires compartimentés.
De la même manière, les mouvements ou boîtiers ont besoin d'un support pour permettre leur manipulation et les opérations. La palette d'outils est large : mini étau, porte mouvements, ou support maison sont possibles.
Concernant le huilage, un huilier va être nécessaire, ainsi qu'une série de pique-huile. Dans la pratique, j'utilise uniquement un pique huile automatique qui présente l'avantage d'avoir un réservoir intégré - donc une meilleure conservation de l'huile - et surtout qui délivre une goutte de même volume à chaque pression. Par opposition, avec le pique huile classique, on obtient des variations de la taille de la goutte.
Pour auguiser les tournevis, un outil à aiguiser est indispensable. Les tournevis de précision s'abiment rapidement. Un affutage régulier est la clé d'un travail de qualité.
Un autre outil utile est la potence avec ces emporte pièces, nécessaires pour chasser des axes ou tout autre opération de force.
Pour les montres fonctionnant à pile, une pince est obligatoire pour changer les piles, sans quoi la pile perd déjà plusieurs mois de durée de vie au simple contact des doigts.
Terminons par un outil d'usage courant, la chiffonnette accompagnée de son tube de Polywatch (R) afin de polir les verres pour éliminer les rayures indésirables.
Pour conclure cette partie, j'insiste sur la nécessité d'acheter des outils de qualité, de préférence de fabrication suisse.
Privilégier donc Bergeon®, AF Swizerland®, Etic®, etc...
A mes débuts, j'ai acheté des outils premiers prix, souvent made in China, et ils ont été bons à jeter après parfois une seule utilisation.
Comme dit en introduction de cette page, j'ai acheté la plupart de ces outils chez Atlantime, je me permets de vous le recommander pour ses articles de qualité et son sérieux.